Le livre de Jean-Marc Landry est paru le 9 novembre 2017 aux éditions Delachaux & Niestlé.

Monographie francophone la plus complète jamais publiée sur Canis lupus. Loin d’une ode à la gloire du carnivore, synthèse de plus de deux décennies de recherches, « Le Loup » pose un regard objectif et approfondi sur une espèce qui, plus que toute autre, a façonné l’histoire de la notre.

Alors que la polémique enfle autour du retour du canidé sauvage dans nos contrées et du défi complexe que suscite sa coexistence avec diverses activités humaines, le biologiste, éthologue et spécialiste du loup et de la protection des troupeaux rédige la monographie francophone la plus complète jamais publiée sur Canis lupus.

Loin d’une ode à la gloire du carnivore, synthèse de plus de deux décennies de recherches, « Le Loup » pose un regard objectif et approfondi sur une espèce qui, plus que toute autre, a façonné l’histoire de la notre. Abondamment documenté, entièrement actualisé et superbement illustré, ce livre promet de devenir la référence francophone en la matière. Entièrement réécrit après 5 réimpressions épuisées, cet ouvrage indispensable aux naturalistes ravira autant les initiés que les curieux. Une somme de connaissances au service d’un autre regard sur demain, à mettre entre toutes les mains !

Le loup est l’un des prédateurs présentant la plus vaste distribution géographique : presque tout l’hémisphère nord. Symbole, par excellence, de la nature sauvage. Premier animal à avoir été domestiqué, bien avant le bétail, il reste pourtant relativement mal connu et fait l’objet de nombreuses idées reçues. Ni ange, ni démon, le loup cherche aujourd’hui à survivre dans des milieux dont les équilibres ont été profondément perturbés par l’homme. Dans cet ouvrage, l’auteur présente ce canidé en toute objectivité, afin de permettre à chacun de se forger une opinion. Il dresse un portrait très détaillé de l’espèce, transmettant les dernières avancées de nos connaissances à son endroit et les données les plus récentes sur son évolution à travers les âges. Il transmet une nouvelle vision de la notion de hiérarchie au sein d’une meute, du rôle du groupe dans l’élevage des petits, ainsi que nombre d’éléments inédits sur la protection des troupeaux et bien d’autres informations. Ni pour ni contre, plutôt que de choisir un camp, Jean-Marc Landry plaide pour une troisième voie, respectueuse des équilibres naturels et nous emmène en voyage vers la vérité démystifiée d’une espèce comme une autre, qui évolue dans un monde en mutation.

Biologiste diplômé de l’Université de Neuchâtel, éthologue et expert de la biologie du loup en système pastoral, Jean-Marc Landry s’est notamment formé à l’institut de recherche Wolf Park, dans l’Indiana (USA). Comptant parmi les premiers témoins du retour du canidé en Suisse, dès 1995, il commencera par organiser un congrès international sur le sujet et n’aura de cesse, depuis lors, de tout mettre en œuvre pour permettre une coexistence apaisée entre ce prédateur et les activités humaines, tout particulièrement le pastoralisme, qui compte définitivement parmi ses principales préoccupations. Avec son équipe et l’aide précieuse d’éleveurs et de bergers, il étudie et met au point stratégies et outils pour aider à protéger efficacement les troupeaux. A son actif, entre autres, une formidable expérience de terrain, de nombreux contacts internationaux avec ses homologues les plus renommés, une spécialisation sur les chiens de protection et de nombreux voyages d’observation. Consultant, formateur et conférencier, Jean-Marc Landry est aujourd’hui l’un des plus grands spécialistes du loup en Europe.

Vous dites que le loup est mal connu, autant par ses admirateurs que par ses détracteurs. Qu’est-ce que cela signifie ?

Je trouve que l’on fantasme le loup, certainement par manque de connaissances. On imagine comment il est, ou de quelle manière il se comporte, plutôt que de chercher à savoir ce qu’il en est vraiment. Ceci est vrai des deux côtés : ses détracteurs le diabolisent et ses admirateurs ont tendance à l’idéaliser. Mon idée, dans ce livre, est de montrer qu’il s’agit d’une espèce qui évolue depuis 40 millions d’années, au gré de bouleversements environnementaux et contextuels importants. L’être humain est bien souvent à l’origine de ruptures des équilibres naturels, le loup comptant parmi les espèces qui leur paient le plus lourd tribut.

Pourquoi pensez-vous qu’il soit aujourd’hui nécessaire de le protéger, alors que nous avons vécu sans lui pendant de nombreuses années ?

D’abord, parce que de nombreuses études démontrent que le rôle des prédateurs dans la maintenance des écosystèmes a été largement sous-estimé. Ils sont garants d’équilibres millénaires, dont la position actuelle de notre propre espèce nous rend responsables, à mon sens. Ensuite, parce qu’il s’agit d’une espèce représentative de bien d’autres, menacées également, mais dont on ne parle jamais ou beaucoup moins, et que l’on doit aussi conserver ! Ainsi, il est possible d’en faire un symbole.

Vous vous dites intéressé autant par le loup que par le pastoralisme et plaidez pour une co-existence apaisée, dont vous affirmez depuis toujours qu’elle est possible. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

J’ai un peu le sentiment que pastoralisme et loup ont une histoire commune et que, de nos jours, ils sont tous deux sacrifiés sur l’autel de la modernité. Les bergers sont nos derniers nomades… Aujourd’hui, on tente de tout rentabiliser. Or, pour autant qu’elle soit pratiquée dans les règles de l’art, cette forme d’élevage est proche de la nature, les denrées qui en sont issues étant hautement qualitatives. Si le pastoralisme veut durer, il doit nécessairement respecter son environnement, garant des ressources dont il a besoin. Même si, fondamentalement, ce n’est pas le loup qui remet en question cette activité ancestrale, sa présence peut toutefois la fragiliser localement. Mon rôle est d’apporter les connaissances nécessaires à éviter cela.