FAQ

Les questions les plus courantes que vous pourriez avoir sur le loup, nos activités ou d’autres sujets. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez une question supplémentaire.

Le loup est-il un animal dangereux pour l’homme?

Le loup est généralement craintif et évite les humains. Les attaques sur les personnes sont extrêmement rares. Cependant, comme tout animal sauvage, il peut devenir dangereux s’il se sent menacé. Il est important de respecter la faune et de ne pas s’approcher des loups dans leur habitat naturel.

Comment réagir lors d’une rencontre avec un loup?

Ne paniquez pas, les loups sont généralement craintifs et évitent les humains. La première réaction à avoir est de faire du bruit pour attirer l’attention du loup s’il ne vous a pas encore remarqué. Vous pouvez également agiter vos bras pour paraître plus grand. Ne courez pas, car cela pourrait déclencher son instinct de poursuite. Reculez lentement et ne tournez pas le dos au loup.

Quelle est la probabilité de rencontrer un loup?

Il est très rare de rencontrer un loup en se baladant. En effet, le loup fuit avant même d’être aperçu par l’humain la plupart du temps. Dans les rares cas de rencontres, cela ne dure que quelques secondes puisque l’animal, très craintif, tentera de fuir au plus vite. De plus, les loups sont majoritairement actifs la nuit, ce qui rend la rencontre avec un humain encore plus improbable.

A quelle famille appartient le loup?

Le loup gris (Canis lupus) est un animal appartenant à l’embranchement des Vertébrés, à la classe des Mammifères, à l’ordre des Carnivores et à la famille des Canidés (Sillero-Zubiri, 2009).

Le loup est-il un animal social?

Les loups sont des animaux sociaux majoritairement organisés en meute; un système social composé d’une structure familiale centrale (le couple reproducteur et sa progéniture).

Le couple reproducteur est constitué d’un mâle et d’une femelle « alpha », les seuls membres de la meute autorisés à se reproduire, et ce, pour une seule portée par an. Dans des circonstances exceptionnelles, plusieurs femelles au sein de la meute peuvent donner naissance à une portée.

Les louveteaux naissent durant le début de la saison estivale. Les sub-adultes sont des individus qui ont dépassé le stade de juvénile mais n’ont pas encore atteint la pleine maturité adulte. Cela correspond généralement à des loups âgés d’environ un à deux ans.

Quelle est la taille du territoire d’une meute?

Le territoire d’une meute d’environ 4 individus peut s’étendre de 100 à 500 km2 en Europe. (Boitani, 2000 ; Mech & Boitani, 2003 ; Nowak et al. 2008 ; Duchamp et al. 2012, 2017; Torreta et al. 2017)

Comment les meutes délimitent-elles leurs territoires?

Le couple reproducteur de la meute utilise des « bornes de marquage » pour délimiter leur territoire. Cela signifie que les loups marquent (urinent ou crottent) à certains points stratégiques afin de définir les limites et indiquer aux autres meutes la possession de ce territoire. Il se peut que différentes meutes marquent au même endroit, si ce point est limitrophe entre leurs territoires respectifs.

Le loup a-t-il été réintroduit par l’homme en Suisse?

Non, il n’y a pas eu de réintroduction de loups en Suisse, contrairement au lynx. Le loup est revenu de manière naturelle depuis l’Italie. Sa capacité de dispersion est considérable, avec des exemples de loups ayant parcouru plus de 2000 km depuis leur lieu de naissance.

Quel est l’historique du loup en Suisse?

Il y a des centaines d’années, le loup était présent dans tout l’hémisphère nord (Mech, 1971). En Europe, cette espèce a subi un déclin continu en raison de la persécution humaine et de la dégradation de l’habitat (Breitenmoser, 1998). À la fin du XIXe siècle, le loup a été exterminé en Europe occidentale, à l’exception de petites populations isolées dans les Apennins, en Italie (Ciucci & Boitani, 1991), et sur la péninsule ibérique (Blanco et al., 1992). Dans d’autres parties du monde, comme en Europe centrale et orientale, des populations plus importantes sont restées.

En raison de son statut de conservation critique, le loup a été protégé en Italie en 1970, puis dans d’autres pays européens (Conseil de l’Europe, 1979). En 1885, une première reproduction a été reportée dans la région de Gène. Par conséquent, la population a augmenté et a naturellement recolonisé la France et la Suisse depuis l’Italie au début des années 1990 (Boitani, 1992 ; Valière et al., 2003). La première observation officielle d’un loup en France remonte au 5 novembre 1992 et à octobre 1994 pour la Suisse. Pendant des années, seuls des loups isolés ont été observés, puis la première meute s’est installée dans les Grisons en 2012.

Quel est l’historique du loup dans le Jura Vaudois?

Depuis 2019, une meute de loup s’est formée dans le Jura vaudois dans la région du Marchairuz. Le Jura vaudois et ses massifs de basses montagnes est une région de plus de 500 km2 dans laquelle s’opère une économie alpestre traditionnelle principalement caractérisée par une importante activité pastorale; des milliers de bovins sont installés dans des alpages en pâturages boisés de fin mai à fin septembre chaque année.

Depuis, plusieurs loups se sont dispersés et sont venus coloniser ce territoire transfrontalier d’approximativement 650 km2, menant à l’établissement de nouvelles meutes. Le Jura vaudois compte actuellement cinq meutes transfrontalières, dont la meute du Marchairuz, celle du Mont-Tendre, celle de la Haute-Chaine, celle du Risoud et celle de Jougne (Jougne-Suchet).

Depuis l’été 2021, des déprédations sur des troupeaux de bovins ont eu lieu dans le Jura vaudois, touchant principalement de jeunes bovins. 18 prédations ont eu lieu en 2021, 23 en 2022 et 25 en 2023.

Qu’implique le retour du loup dans nos montagnes?

Sur de nombreux alpages, le bétail n’est pas protégé. Et pour cause: durant plus d’un siècle, le loup avait disparu. Les éleveurs et bergers doivent donc réapprendre à vivre avec le loup et nombreuses de leurs habitudes de garde des troupeaux se retrouvent à devoir évoluer. Il faut repenser la protection des animaux domestiques en tenant compte du contexte actuel.

Protéger son troupeau, c’est utiliser une combinaison d’outils de protection active dans un système repensé autour du risque loup et de son évolution au quotidien. En fonction des caractéristiques de l’exploitation (solidité économique, main d’œuvre disponible, maitrise du foncier…), des contraintes d’élevage (production, reproduction, label…), du milieu naturel et du multi-usage du territoire (zones protégées, chasse, tourisme…), une stratégie de protection propre à chaque exploitation (voire chaque parcelle pâturée) sera au fil des ans développée, vers un compromis entre enjeux de production et nécessité de protection. Certaines adaptations pour diminuer la vulnérabilité d’un système peuvent amener à réviser le calendrier de reproduction ou de pâturage, la race ou le type d’animaux à mener en alpage, à abandonner certains secteurs, agrandir les bâtiments pour abriter plus d’animaux certaines nuits, déplacer des sentiers de randonnée pour clôturer des parcelles…

Quel type d’habitat recherche le loup pour s’installer?

Disposant d’une grande plasticité territorial, le loup peut s’établir dans une multitudes d’habitats aux conditions variées, principalement définies par la disponibilité en source de nourriture.

Le loup recherche généralement des habitats offrant une combinaison de couvert forestier dense et de vastes espaces ouverts, tels que les forêts mixtes, les zones boisées, les prairies et les zones de montagne. Ces habitats offrent des proies abondantes et une certaine protection pour établir des tanières et élever leurs jeunes.

Combien de kilomètres peut parcourir un loup en une journée?

Les loups peuvent parcourir de grandes distances en une journée, en fonction de divers facteurs tels que la disponibilité des proies, la saison, la topographie et la taille de la meute. Par exemple, une étude en Pologne a démontré qu’en moyenne, la distance quotidienne parcourue était de 22,1 km chez les femelles et 27,6 km chez les mâles (Jedrzejewski, Wlodzimierz, et al, 2001). Cependant, dans des conditions favorables, les loups peuvent parcourir des distances beaucoup plus grandes, certains individus ayant été observés parcourant plus de 100 kilomètres en une journée. Un loup a parcouru une distance record de 190km en 24h (Jean Marc Landry, 2017).

Quelle est la réglementation suisse concernant la régulation des populations de loups ?

Afin de réduire les conflits survenant entre l’agriculture de montagne et le loup, le Parlement avait modifié la loi sur la chasse (LChP) en décembre 2022, décidant d’introduire la régulation préventive de la population de loups. Le Conseil fédéral avait déjà mis en vigueur cette modification le 1er novembre 2023 pour une durée limitée. Les cantons ont ainsi pu intervenir dans la population de loups de façon préventive pour la première fois en décembre 2023 et janvier 2024.

La loi prévoit que les cantons pourront réguler la population de loups de façon préventive chaque année du 1er septembre au 31 janvier, soit avant que le canidé n’ait occasionné des dégâts, sous réserve de certaines conditions. L’Office fédéral de l’environnement (OFEV) doit accepter les demandes de régulation des cantons.

Les cantons peuvent également réguler de façon réactive, pendant l’été, les meutes de loups causant des dommages, c’est-à-dire après que des dégâts aient été occasionnés. Les tirs sont ordonnés par les cantons et nécessitent l’assentiment préalable de l’OFEV. Les cantons peuvent par ailleurs abattre des loups isolés qui représentent un danger pour l’homme. L’assentiment de l’OFEV n’est pas nécessaire à cet effet.

Dans le cadre de cette première régulation préventive de la population de loups, les cantons ont tiré 38 loups au total. Au début de la période de régulation préventive, la Suisse comptait plus de 300 loups et plus de 30 meutes. À ce jour, elle abrite environ 250 loups et une trentaine de meutes. En raison des recours déposés par des organisations de protection de l’environnement, les cantons des Grisons et du Valais ont dû suspendre en partie les tirs en décembre.

Une protection efficace des troupeaux reste néanmoins essentielle dans les régions peuplées par les loups. La Confédération continue de soutenir financièrement les mesures correspondantes. Pour 2024, le Parlement a accordé à cet effet un crédit de 7,5 millions de francs.

Source: https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-100533.html

Le loup est-il une espèce protégée?

Canis lupus est protégé par différents textes de loi nationaux et européens.

À l’échelle de l’Europe, la Convention de Berne (1979) relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe protège l’espèce sous l’égide du Conseil Européen (47 pays). La Directive Communautaire Habitat Faune et Flore (DHFF-1992) le considère comme « prioritaire d’intérêt communautaire » en annexe II et IV dans les limites de l’Union Européenne (27 pays).

Dans le droit national français, ces dispositions sont transcrites dans le code de l’environnement aux articles L. 411-1, L. 411-2 et R. 411-1 à R. 411-5 et par l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Il est inscrit sur la liste rouge des mammifères continentaux de France métropolitaine (2017) (listé Canis lupus) comme « Vulnérable ». À ce titre la capture ou la destruction de loup peuvent être accordées dans des conditions strictes, ainsi des mesures dérogatoires à l’interdiction de destruction du loup peuvent être accordées.

Dans le droit national Suisse, l’espèce est protégée par la Constitution fédérale (art. 78, al. 4 et art. 79 ; RS 101 et la législation nationale (Loi sur la chasse, LChP;RS922.0). La situation légale est donc similaire à celle exposé en France. Pour la gestion de l’espèce des plans nationaux Loup sont aussi mis en place. Garantir la protection de la faune sauvage tout en tenant compte des intérêts de la population est l’enjeu de cette politique. Les interventions sont réservées aux cas où toutes les autres mesures de prévention des dégâts ont échoué. Ces plans servent avant tout aux cantons pour l’application des directives.

Le loup est-il la cause principale de mortalité dans les troupeaux de bovins?

Non, le majeur pourcentage de mortalité des bovins provient de morts naturelles, telles que des blessures, des accidents, des intoxications, etc. En réalité, la part du loup dans la mortalité n’est que de XX% dans le Jura Vaudois.

Quel est le régime alimentaire des loups en Suisse?

Une étude menée au plan national a examiné la diversité des proies consommées par les loups en Suisse. L’étude a impliqué l’analyse d’environ 350 échantillons de crottes de loups. Les résultats montrent qu’en Suisse, 83 % des proies consommées par les loups sont des animaux sauvages, tandis que 17 % sont des animaux d’élevage. Les cerfs sont les proies les plus fréquemment observées (35.7%), suivies des chamois (20.3%), puis des chevreuils (17.6%). Les moutons constituent la majorité des proies domestiques (11.3%), suivis par les bovins (3.1%), puis les chèvres (2.6%).

Source: https://www.kora.ch/fr/actualites/le-regime-alimentaire-des-loups-en-suisse–687

Est-ce que les troupeaux sont dérangés par la présence du loup?

Pas forcément, les loups passent en permanence à l’intérieur des troupeaux de bovins sans que ceux-ci ne soient dérangés par leur présence. Les loups ne sont pas constamment en « mode attaque ». Lorsqu’ils n’ont pas l’intention d’attaquer, ces derniers traversent simplement les troupeaux sans même que les bovins ne tentent de fuir ou ne montrent de signes de stress.

Quels sont les meilleurs moyens de protection des troupeaux?

Il existe diverses méthodes qui, lorsqu’elles sont combinées, peuvent réduire les risques d’attaques de prédateurs sur les troupeaux. Parmi ces moyens de protection, on retrouve :

  1. Les chiens de protection : Utiliser des chiens de berger spécialement entraînés pour garder et protéger les troupeaux.
  2. Les clôtures sécurisées : Installer des clôtures robustes et électrifiées pour empêcher l’accès des prédateurs.
  3. La présence humaine : Maintenir une surveillance humaine régulière, surtout pendant la nuit et les périodes de vulnérabilité.
  4. Le regroupement des animaux : Regrouper les animaux pendant la nuit dans des enclos sécurisés.
  5. Les dispositifs dissuasifs : Utiliser des dispositifs lumineux, sonores ou olfactifs pour dissuader les prédateurs.
  6. Les rotations de pâturage : Changer régulièrement les zones de pâturage pour éviter la formation de sentiers prévisibles pour les prédateurs.
?Qu’est ce qu’un chien de protection (CDP)?

En se basant sur l’effet territorial et l’attachement au troupeau, certains animaux domestiques développent un sens « inné » de protection du troupeau avec lequel ils évoluent. Grace à une morphologie imposante, chiens, lamas et ânes dissuadent, généralement, tout intrus de s’approcher du troupeau. A l’affut de toute perturbation ils s’interposent, manifestent clairement leur désapprobation (aboiements, cris, ruades, charges…) et peuvent aller jusqu’à la confrontation directe avec l’élément perturbateur si leurs avertissements ne suffisent pas.

Equidés et camélidés présentent une aversion forte à l’encontre des canidés, ils sont plutôt recommandés pour de petits troupeaux évoluant en milieux « faciles » : pâturages vallonnés et clôturés. Le tout dans un contexte de pression de prédation relativement faible.

L’animal de protection le plus utilisé est bien sûr le chien, qui demeure l’outil primordial d’un système de protection, le plus adaptable et le plus efficace même en cas de forte pression de prédation.

Le chien de protection fait partie intégrante du troupeau, il développe un attachement affectif fort avec le troupeau qu’il ne quitte jamais. Sa présence est avant tout préventive et dissuasive vis à vis d’un éventuel intrus : animal sauvage, chien domestique, humain… Face à une menace, le chien signale sa présence par des aboiements profonds et puissants et s’interpose entre le prédateur et le troupeau, les affrontements sont rares mais possibles.

Selon la littérature, un CPT est considéré « efficace » s’il présente certaines caractéristiques physiques, comportementales et mentales spécifiques à sa fonction de dissuasion :

  • Type molossoïde : grande taille et corpulence
  • Caractère équilibré : calme, assurance, constance, vigilance, adaptation
  • Attachement et loyauté au troupeau : lien affectif, respect, soumission
  • Aptitude à la protection : réaction adaptée à une perturbation
  • Tolérance à l’homme : acceptation de l’homme et de ses activités

Le caractère protecteur tient à la fois de « l’inné », de l’éducation et de l’expérience du chien, en aucun cas le CPT ne peut être un chien d’attaque. Concernant le troupeau, sa mission est bien dissociée de celle du chien de conduite qui mène les animaux et reste attaché au berger.

Qu’est-ce qu’un système d’effarouchement?

En modifiant l’environnement pastoral, subitement ou sur un laps de temps assez court, effaroucher est l’action d’effrayer et idéalement faire fuir un prédateur. Il s’agit de mettre à l’épreuve les sens du loup, à l’approche d’un troupeau.

Les techniques d’effarouchement sont basées essentiellement sur des stimuli visuels ou sonores : fladries (rubans), fumigènes, détonations, éclairages, odeurs répulsives, tirs non létaux,…

Généralement, ces « leurres » répondent à un besoin temporaire de protection, leur effet est très souvent limité dans le temps, de quelques jours à quelques semaines. L’enjeu est donc de repousser le phénomène d’habituation en variant la source du ou des stimuli, leur fréquence d’utilisation et leur combinaison. Certains bergers « bricolent » leurs propres outils d’effarouchement (parfum sur des chiffons, disques CD, pétards, stroboscopes…).

En quoi consistent les tirs d’effarouchement?

Les tirs d’effarouchement utilisent des dispositifs qui produisent des bruits forts ou des effets lumineux pour effrayer les animaux. L’objectif principal des tirs d’effarouchement est de dissuader les loups de fréquenter une zone où ils peuvent causer des dommages ou des dangers, sans leur infliger de blessures graves.

Les méthodes d’effarouchement couramment utilisées reposent principalement sur un effet de néophobie ou d’évitement (comme l’utilisation de chiens de protection), ce qui modifie généralement le comportement du prédateur à court terme. Depuis quelques années, certains scientifiques explorent un type d’effarouchement qui pourrait changer durablement le comportement du prédateur en lui infligeant une expérience douloureuse lors de l’approche d’un troupeau grâce à un tir d’effarouchement traumatisant (TEFT) mais non létal. Cela permettrait au prédateur d’associer le bétail à la douleur et, par sensibilisation, d’éviter les troupeaux à moyen ou long terme. De plus, cet apprentissage par association pourrait théoriquement se transmettre à d’autres individus par apprentissage social.

Quelle est l’utilité de clôturer un alpage?

Initialement, la clôture est un outil de conduite des animaux au pâturage (diminution du temps de gardiennage, gestion de la ressource herbagère, des contraintes foncières).

Aujourd’hui en zones à loups, la clôture est devenue également le premier niveau de protection que la présence humaine ou les chiens de protection renforceront efficacement. La clôture constitue pour le prédateur une barrière physique et répulsive de part son électrification.

Face aux risques de prédation, les parcs de regroupement sont utilisés comme moyen de sécurisation des lieux de repos des animaux (couchade et chôme) : les animaux rassemblés forment une unité compacte moins vulnérable aux attaques et à la dispersion, plus facile à surveiller par le berger et les chiens de protection. Généralement se sont des filets électrifiés mobiles qui sont utilisés. Ces « parcs de nuit » se sont généralisés sur les alpages, ils représentent une mesure simple et rapide à mettre en place pour sécuriser la période nocturne, la plus vulnérable aux attaques.

Sur les systèmes d’élevages en parcs, les clôtures existantes ont été sécurisées par une électrification des structures. Sur les pâturages initialement libres, des parcs d’appui au gardiennage sont conçus pour diminuer le temps de conduite par le berger, en fonction de ses différentes missions, des facteurs de vulnérabilité et du risque loup du moment. Ces parcs fixes permettent à la fois la contention-protection du troupeau et la gestion de l’espace pastoral.

?Pourquoi les loups font du « surplus killing » ?

Parfois, les loups tuent plus de nourriture qu’ils ne peuvent en manger à ce moment-là, mais cela reste très peu fréquent.

« On peut supposer que lorsque les loups tuent plus qu’ils ne peuvent manger immédiatement, ils réagissent normalement à une situation qui est radicalement différente de la normale – les proies sont très vulnérables, au lieu d’être particulièrement difficiles à attraper. Programmés pour tuer chaque fois que possible parce qu’il est rarement possible de tuer, les loups profitent automatiquement d’une occasion inhabituelle. Il est logique que si les charognards ne consomment pas ces carcasses, les loups finissent par y revenir lorsque les proies sont plus difficiles à tuer. » (Dr. L. David Mech and Dr. Luigi Boitani, 2003)

Les loups peuvent aussi parfois faire du « surplus killing » sur des animaux domestiques.

Qu’est-ce qui différencie la fondation FJML de l’institut IPRA ?

La Fondation Jean-Marc-Landry supervise l’institut de recherche IPRA et promeut ses activités. En utilisant les connaissances produites par l’institut, la fondation œuvre à l’éducation du public, soutient les éleveurs, et développe des solutions durables pour une coexistence et une cohabitation harmonieuse entre les humains et les prédateurs, en particulier les loups.

L’IPRA, institut de recherche soutenu par la Fondation Jean-Marc-Landry, constitue le volet scientifique et académique de l’organisation, tandis que la fondation se charge de la promotion de ses activités.

Depuis combien d’année existe la Fondation Jean Marc Landry (FJML) ?

La Fondation Jean Marc Landry existe depuis 2017.

Depuis combien d’année existe l’Institut pour la Promotion et la Recherche sur les Animaux de protection (IPRA) ?

L’Institut pour la Promotion et la Recherche sur les Animaux de protection existe depuis 1997.

Quelle est la position de la FJML concernant la relation entre le loup et le pastoralisme ?

La FJML soutient la voie du milieu. Être dans “la voie du milieu”, c’est adopter une posture diplomatique envers une situation problématique et conflictuelle dans laquelle semble se confronter des intérêts à priori divergents. L’enjeu est de chercher à dépasser les positions clivantes, souvent stériles et sans issues, à l’égard de cette situation. Bâtir des ponts pour aller vers l’autre afin de permettre un dialogue constructif et imaginer œuvrer collectivement à la résolution de la problématique: la cohabitation en bonne intelligence. La voie du milieu est donc l’intermédiaire qui cherche, un pied dans chaque camp, à défendre autant les éleveurs, les bergers, que les loups, sans être totalement affilié à aucun d’eux. C’est par les outils de la diplomatie mais surtout de la science (éthologique, biologique, géographique, agronomique, forestière) que l’on navigue dans la voie du milieu et que l’on parvient à garder un cap factuel et un objectif toujours rivé sur l’horizon. 

Qui peut mandater la fondation ? (universités, bergers/éleveurs, administrations, ….)

La fondation peut être sollicitée par des universités pour participer à des projets sur le loup en donnant des conférences. Elle peut également être mandatée par diverses administrations pour dispenser des formations dans ses domaines d’expertise, notamment sur les mesures de protection, comme l’utilisation des chiens de protection, ou pour apporter ses connaissances sur les divers problèmes liés au loup dans le milieu pastoral. De plus, les bergers ou éleveurs peuvent faire appel à la fondation pour obtenir une aide directe en alpage en cas de dérangements ou d’attaques de loups. L’équipe de la FJML se propose également d’apporter son soutien en assurant des surveillances nocturnes après de tels événements.